Pourtant, qu’on le veuille ou non, le Marketing a toujours fait partie intégrante de nos relations amoureuses, que ce soit dans la phase de conquête ou celle de fidélisation…termes utilisés depuis longtemps par les marketeurs qui les ont emprunté au registre sentimental.
En effet, si vous n’établissez pas un SWOT détaillé lors de votre arrivée en night-club (par exemple), vous établissez un diagnostic comme tout marketeur : vous prenez en compte le marché principal, identifiez les non-consommateurs absolus et espérez qu’il n’y aura pas trop de non-consommateurs relatifs.
S’il est près de 2 heures du matin et que vous hésitez à l’aborder, vous ne le savez peut-être pas mais vous risquez de prendre véritablement la mesure des enseignements de M. Porter : de nouveaux entrants vont pénétrer dans le night-club, phénomène lié à la fermeture des bars aux alentours mais aussi à un ticket d’entrée désormais bradé.
En fonction de vos objectifs de la soirée, vous risquez de vous orienter vers le Marketing transactionnel (comprenez « one shot »), ou à contrario relationnel.
De la même manière, si vous vous prenez pour Don Juan et vous sentez à « cœur d’aimer toute la terre », vous ne faites rien d’autres que du marketing indifférencié, contrairement à la démarche consistant à repérer quelques filles ou garçons (la segmentation), faire un choix (le ciblage), puis s’assurer que vous avez bien une chance (grâce à un bon positionnement).
Ensuite vous vous assurerez d’adopter un bon Marketing mix : n’hésitez pas à mettre en valeur votre label (élevé en plein air ?), choisissez une politique tarifaire entre pénétration et écrémage (sans aucune allusion graveleuse), puis une implantation adaptée (en zone chaude ?) en terme de « Merch », sans oublier un bon plan de comm’ en mêlant média et hors média (lui payer un verre, est-ce du sponsoring ou du mécénat ?).
Mais au-delà de toutes les analogies possibles entre séduction amoureuse et Marketing, il convient essentiellement de s’interroger sur notre vision du marketing, et notre aversion naturelle lorsqu’il s’agit de faire le parallèle entre celui-ci et l’Amour avec un grand « A ».
Tout d’abord le marketing consiste à placer le consommateur (traduisez : « l’être aimé ») au cœur du dispositif, et abandonner le concept ancestral « d’ère produit » qui consiste à croire que les attributs de notre produit (nous !) suffisent à assurer sa promotion (même si vous êtes Hugh Grant, n’oubliez pas que Matt Damon peut lui aussi entrer dans le night-club).
Ensuite plusieurs enseignements du marketing méritent d’être transposés pour nous faire prendre conscience qu’il ou elle n’a pas besoin de moi (merci Maslow), ou que son absence de mécontentement ne suffit pas à le ou la rendre satisfaite (merci Herzberg).
Bref, non seulement le Marketing a toute sa place, mais il peut s’avérer salutaire dans notre démarche de séduction.
Peut-être que, finalement, Marketing et St Valentin peuvent faire bon ménage…
L’auteur
Titulaire d’un master en Marketing, Stéphane SCHMITT est Responsable Marketing pour le leader Européen de la détection des coups de foudre. Parallèlement à cette activité, il enseigne le Marketing au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), en Ecole de Commerce et en Ecole d’ingénieur. Il est l’auteur de « Marc est in – Le Marketing à l’usage des amoureux »Que vous pouvez retrouver sur Amazon ou la Fnac.
Vous pouvez contacter l’auteur sur son site : marc-est-in.fr ou par mail : marc.est.in@gmail.com.